Sorcière qui es-tu ?

«Si elle ne guérissait pas, on l’injuriait, on l’appelait sorcière. Mais généralement, par un respect mêlé de crainte, on la nommait Bonne Dame ou Belle dame (Bella donna), du nom même qu’on donnait aux Fées». – Jules Michelet

La littérature classique ou moderne offre un large éventail d’histoires dont les sorcières sont les héroïnes. Pourquoi cet immense intérêt? Qui est véritablement cette sorcière? Magicienne? Guérisseuse? Démonou femme libre ? Si la mythologie grecque lui donne une place non négligeable, magicienne souvent aux pouvoirs immenses, le monde catholique et protestant, lui, s’en est longtemps pris à ces femmes accusées de s’adonner à la luxure et d’être converties à Satan, puis torturées, brûlées vives ou pendues. De nombreux écrivains se sont passionnés pour la sorcière, sa magie, les procès en sorcellerie, en analysant ou en réinventant des histoires nées de l’imaginaire collectif.

Pourquoi la sorcière a-t-elle suscité un tel traitement dans l’histoire européenne ou même de la Nouvelle-Angleterre ? Son crime: être une personne maléfique ou seulement une femme libre dans un monde régi par les hommes ?

Laissons la parole à quelques littératrices et littérateurs et découvrons leur regard: parfois drôle, caustique, poétique, émouvant ou révolté mais toujours passionnant et encore à l’ordre du jour.

Des extraits des œuvres de: Erica Jong – Homère – William Shakespeare – Jules Michelet – Victor Hugo – Roald Dahl – Maryse Condé…

Une création de la compagnie Leila Soleil pour « Textes à dire » Rhône-Alpes.

Montage texte – mise en espace : Hadda Djaber

Avec Corinne Ginisti – Hadda Djaber

Harpe : Maude Ardiet

Chant : Maud Ardiet – Corinne Ginisti

Extrait de Sacrées sorcières de Roald Dahl

«…Une vraie sorcière éprouve le même plaisir à passer un enfant à la moulinette qu’on a du plaisir à manger des fraises à la crème. Elle estime qu’il faut faire disparaître un enfant par semaine! Si elle ne tient pas son rythme, elle est de méchante humeur. Un enfant par semaine, cela représente cinquante-deux enfants par an!

Un tour, deux tours de moulinette, et hop!… plus d’enfants!

Telle est la devise des sorcières.

Une sorcière, c’est toujours une femme.

La plupart sont adorables. Mais le fait est que les sorcières sont toujours des femmes et jamais des hommes.

Il n’y a pas de sorcier, mais il y a des vampires ou des loups-garous, qui, eux, sont toujours des hommes. Les vampires et les loups-garous sont dangereux, mais une sorcière est deux fois plus dangereuse!»