D’autres portes s’ouvriront

Adaptation de la nouvelle «Le soldat connu» de Jamal Qawasmi

Jamal Qawasmi, dans un style résolument direct, choisit de nous plonger brutalement dans cette petite ville palestinienne sans nom où Izaat, artiste plasticien, ivre de douleur joue avec les grenades comme avec un puzzle et construit une statue sans visage que les soldats prennent pour un outrage.

Pour restituer cet instant – qui pourrait se situer dans n’importe quelle ville occupée de la planète – Corinne Ginisti et Hadda Djaber se laissent porter par le mouvement, les gestes, les sons ; tour à tour narratrice et actrice elles deviennent les protagonistes de cette tragédie vite rejointes par Maud Ardiet et sa harpe lesquelles, subrepticement, s’insinuent, personnages indispensables.

Alors, progressivement, l’émotion s’installe et les écrits de Mahmoud Darwich prennent naturellement leur place, semblables aux arabesques d’une calligraphie verbale.

La mise en scène joue sur la symétrie et asymétrie des formes, la lumière,les sons et les voix tels un ballet sonore.

Des textes du poète palestinien, Mahmoud Darwich, disparu en août 2008 sont inclus dans le spectacle.

Adaptation et mise en scène : Hadda Djaber

Assistant mise en scène: Claude Antony

Avec Corinne Ginisti et Hadda Djaber

A la harpe : Maud Ardiet

Vocal : Maud Ardiet – Corinne Ginisti

Il s’appelle Izzat.
Il a le don de ramasser des choses qui semblent à première vue sans valeur et d’en faire jaillir, comme par magie, de véritables œuvres d’art où résonnent les racines du patrimoine.
Ses deux fils et sa femme sont brutalement tués par l’armée
Il ne s’effondre pas et joue alors avec les grenades
Avec 300 grenades il fabrique une statue qu’il nomme «le soldat connu»,
Un géant immobile ayant perdu toute apparence humaine
Les soldats ne le supportent pas
Ils l’arrêtent, l’emprisonnent
Verrouillent sa maison, enferment les œuvres d’art
Mais les villageois sont là
Témoins…

Le regard

Izzat, comme tout artiste a un regard sur le monde
Mais ce simple regard peut parfois être insupportable
Ce thème de l’artiste puni voire crucifié est un thème universel.
Cette histoire pourrait se passer dans n’importe quel pays occupé.
C’est ce qui interpelle!
Nécessité de dire
Avec les mots
La langue
La matière
Les couleurs
Les sons
Les gestes
Mais … dire